"Les arpenteurs du monde" Daniel Kehlmann
Le premier, l'infatigable Humbolt, qui veut mettre le monde en carte, va à la découverte de l'Amérique du sud, accompagné du Français Bonpland, du sommet du Cotopaxi à la plus profonde des cavernes, en passant par le dangeureux Orénoque. Quelles sont ses motivations dans cette frénésie de recherches? Impressionner son frère aîné, éprouver son corps qui cache un lourd secret?
Le second, Gauss, auteur à vingt ans des "Disquisitiones arithmeticae", l'oeuvre de sa vie, souffre de ne rencontrer que des hommes médiocres au point de songer au suicide (il est en possession d'un flacon de curare, découvert par Humbolt, mais il ne le sait pas encore): "L'autre possibilité, maintenant que son oeuvre était rédigée? Des années dans la médiocrité, un gagne-pain dégradant, des compromis, des craintes et des contrariétés, de nombreux compromis, des douleurs au corps et à l'âme, ainsi que la lente déchéance de toutes ses facultés jusqu'à la fragilité de la vieillesse. Non!"
Mari et père peu attentif - son fils Eugène sera son souffre-douleur -,ignorant la guerre. Mathématicien, astronome, physicien, arpenteur d'Etat, mesurant l'Allemagne.
Ils se rencontrent à la fin de leur vie à Berlin. Séjour qui sera funeste à Eugène.
Gauss, indifférent aux honneurs et Humbolt étouffé par eux ( pathétique voyage en Russie). Deux génies et deux hommes seuls .