"Benigna Machiavelli" C. Perkins Gilman (1860-1935)
Benigna MacAvelly - Machiavelli par sa grand-mère maternelle- est l'Amélie Poulain de la côte est. Ou plutôt était car le roman a été écrit vers 1914.
Benigna a vite compris que certains destins avaient besoin d'un coup de pouce pour aller dans la bonne direction. Et ce coup de pouce, elle est prête à le donner...
"Dès mon plus jeune âge j'ai pensé qu'on avait besoin de Gentils qui avaient quelque chose dans la tête et qui s'en servaient, des Gentils positifs, actifs et non des nouilles braves et passives."
Très vite, grâce à ses lectures, elle s'est rendu compte que les Méchants avaient de la jugeote et surtout qu'ils savaient mettre leur intelligence au service de leurs intentions. Mais pas les Gentils:
"Si ça tourne mal, ils se rabattent sur la patience, l'endurance, la résignation et autres vertus du même acabit. Si tout va bien, ils sont modestes, magnanimes et tout et tout, mais aucun d'eux ne semble avoir l'idée de prendre en main les évènements."
Au fur et à mesure qu'elle grandit, elle observe et réfléchit. La plupart des gens manquent de bon sens. Sa mère, la première, qui ne sait se défendre face au tyran domestique qu'est son mari. Sa soeur Peggy, la trop douce et soumise Peggy, prête à faire une grosse bêtise pour enfin quitter la maison.
Benigna, elle, est futée. Elle apprend à contourner les interdits de son père, à mettre les gens dans sa poche en leur parlant de ce qui les intéresse -son père tout autoritaire qu'il soit, sera sa victime! Eloigner son père. Sauver sa mère qui se laisse dépérir. Eviter les ennuis à Peggy. Ecarter les importuns. Faire rentrer de l'argent pour que sa mère et sa soeur puissent vivre et être indépendantes.
Benigna saura faire tout cela. Et partir, faire sa propre expérience, car elle veut être maîtresse de son destin.
Pascale Voilley nous précise dans sa post-face que Charlotte Perkins Gilman est la petite-nièce de Harriet Beecher-Stove, l'auteur de "La case de l'oncle Tom", et que l'ambition des membres de cette célèbre famille était de changer le monde. "Essayer, et souvent réussir, à provoquer des changements moraux, sociaux ou spirituels grâce à l'écriture était la mission de la famille Beecher dans son ensemble."
Pour Benigna mission réussie!
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