"La marche de Mina" Yoko Ogawa
La narratrice, Tomoko, se souvient de l'année 1972, elle avait alors douze ans. Veuve, sa mère doit faire une formation d'un an à Tokyo afin d'améliorer leur situation. Tomoko est donc confiée à sa tante.
Elle découvre un milieu très différent du sien. D'abord l'élégante maison de style occidental et son vaste parc, qui, avant la guerre, avait été un zoo. Et sa famille. L'oncle si beau, si amusant mais si infidèle. Sa tante qui noie son chagrin dans le whisky et cherche les coquilles dans les livres et les journaux. Grand-mère Rosa, la belle-mère de sa tante, qui est allemande et réside depuis cinquante six ans au Japon. Madame Yoneda la gouvernante qui mène la maisonnée. Sa cousine Mina d'un an sa cadette, si fragile car elle souffre d'asthme. Les deux petites filles deviennent rapidement amies et Mina confie son secret à Tomoko: elle collectionne les boites d'allumettes illustrées où elle cache des histoires qu'elle écrit. Et Pochiko que l'oncle a reçu en cadeau à l'âge de dix ans de la part de son père. C'est un hippopotame nain qui porte Mina sur son dos sur le chemin de l'école.
Tomoko passe d'un émerveillement à un autre. Elle découvre la littérature car elle va à la bibliothèque chercher des livres pour Mona qui est une lectrice avertie. Les premiers émois auprès du jeune bibliothécaire. Elle découvre la cuisine occidentale grâce au repas que son fils fait préparer chaque année pour grand- mère Rosa. Les préparatifs de Noël et la maison richement décorée.
Lors d'un séjour à l'hôpital, Mina a découvert le volley. Elle transmet sa passion soudaine à toute la maison, grand-mère Rosa, Madame Yoneda, sa mère et Tomoko. Elles suivent à la télévision l'équipe du Japon aux jeux olympiques de Munich. Sans comprendre le drame qui a éclaté. Tomoko va s'ouvrir sur le monde extérieur, apprendre l'extermination des Juifs qui a touché directement Rosa.
A la fin de cette merveilleuse année, Tomoko repartira avec sa mère. Mais jamais elle n'oubliera. Même si le temps a eu raison de la maison et de son magnifique parc, même si Mina est partie en Allemagne depuis de longues années "[...] le paysage pouvait bien changer, il ne blessait pas pour autant les souvenirs."
Un beau roman.
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