"La vie en gris et rose" Takeshi KITANO
Le célèbre réalisateur et acteur raconte, d'un ton gouailleur, les bons et mauvais moments de son enfance.
Le gris: son père était peintre en bâtiment, Kitano écrit "autrefois, on associait toute la corporation à des malfrats". Son père était mal dans sa peau, buvait et frappait sa mère. La famille était pauvre et l'enfant se sentait souvent humilié lorsqu'il accompagnait son père au travail. Sa mère était sévère, elle voulait qu'il soit un bon élève, ainsi que son frère aîné plus enclin aux études que lui-même.
Mais Kitano était fier de son père. Et celui-ci, malgré ses défauts, aimait ses enfants.
A l'école beaucoup d'enfants étaient pauvres. Pour la visite médicale plusieurs refusaient de se dévêtir car ils portaient des sous-vêtements misérables, lorsqu'ils en portaient, et se sentaient honteux. Kitano était, lui aussi, la risée de la classe: son frère lui avait offert un gobelet pour le déjeûner, mais il était en bakélite ROUGE, la couleur des filles!
Le rose: les enfants n'avaient pas beaucoup de jouets, mais ceux qu'ils avaient comptaient et Kitano se souvient encore des toupies ou des cerfs-volants. Il aurait voulu avoir un gant de base-ball ou de vrais skis. Mais il s'amusait avec ses copains et faisait quelques bêtises dans les bains publics par exemple.
"C'est étrange, la sensibilté. Elle se forge dans l'enfance en fonction des conditions d'existence, puis elle reste immuable tout au long de la vie.[...]
Je voudrais préserver indéfiniment ma sensibilité d'enfant. Aussi mature, aussi riche que je devienne, je veux rester intègre, fidèle à moi-même, à ma vérité."
Un livre touchant.