"Mon enfant de Berlin" Anne Wiazemsky
Dans ce récit Anne Wiazemsky rend hommage à sa mère Claire Mauriac. Pendant la guerre, Claire Mauriac s'est engagée comme ambulancière à la Croix Rouge, en 44 dans le sud de la France puis à la fin de la guerre à Berlin. Elle a voulu participer à l'effort de guerre, se libérer des conventions de sa famille et de son milieu social -ses parents la voudraient mariée et mère comme sa soeur Luce-, et attirer l'attention de son père très indifférent.
C'est émouvant de lire dans les lettres adressées à ses parents son incessante demande d'amour alors qu'elle est déjà une jeune femme de presque trente ans et qu'elle vit dangereusement parmi les blessés et les morts.
En 1945 dans Berlin dévasté, elle participe, comme membre de la Croix Rouge, avec des officiers français, à la recherche des personnes déplacées en particulier dans le secteur russe. Ses conditions de vie ne sont certes pas confortables, mais sans comparaison avec celles des Berlinois. Ils partagent l'immeuble avec la Croix Rouge belge. Elle restera amie avec plusieurs de ses compagnes françaises et belges.
Elle travaille avec le capitaine Yvan Wiazemsky dont les parents, aristocrates russes, ont fui la révolution et vivent à Paris. Ils deviennent amoureux et Claire demande l'autorisation de se marier. Les deux familles sont aussi différentes que les futurs époux. L'une, élégante, dans la lumière du monde intellectuel parisien, l'autre triste et pauvre. Yvan Wiazemsky, cosmopolite, parlant plusieurs langues, extaverti, débordant d'énergie. Claire Mauriac introvertie, peu à l'aise avec les autres, souffrant de terribles migraines qui l'obligent à s'enfermer dans le noir.
Un enfant s'annonce, "mon enfant de Berlin", qui sera l'enfant de toute la maison berlinoise. Claire attend un garçon, elle veut donner un petit fils à François Mauriac avant sa soeur Luce, enceinte elle aussi, et déjà mère de deux filles. Mais c'est Anne qui vient au monde.