"L'Album de Kôrin" Nakamura Hôchû
Le peintre Kôrin, 1658-1716, vivait à Kyôto dans une famille de riches marchands d'étoffes. Il est resté célèbre grâce à son style décoratif particulier utilisé pour les céramiques, les laques et plus particulièrement les kimonos.Son style s'est perpétué au XVIIIème siècle.
Sakai Hôitsu (1761-1828) "se revendiquant comme un lointain successeur, décida, en 1815, de publier le catalogue raisonné de ses oeuvres authentiques (il circulait de nombreux faux) et de promouvoir sa manière", permettant ainsi sa redécouverte.
Nakamura Hôchû, (?-1819), natif de Kyoto, "ne s'attacha pas à reproduire fidèlement les oeuvres de Kôrin, mais il chercha plutôt à redessiner des motifs typiques de son lointain maître en réinterprétant son style pictural".
L'Album de Kôrin est le premier d'une série de six livres xylographiques publiés entre 1802 et 1826 en hommage à Kôrin. Il "est à la fois un catalogue de motifs typiques d'un grand maître du passé et une tentative inédite de transposition en gravure sur bois des procédés particuliers de la peinture de Kôrin".
"Les dessins de Hôchû ne sont cependant en aucun cas des copies, et moins encore des plagiats. Ils relèvent plutôt d'une forme d'affinité par-delà le temps. Cette attitude qui consiste à prendre come modèle un artiste d'un passé lointain n'est pas rare dans l'art japonais et se trouve exprimée par le terme shishuku, emprunté aux classiques chinois, qui signifie littéralement éprouver de l'attachement en secret".
L'Album de Kôrin fit connaître le style de Kôrin en Europe à la fin du XIXème siècle, en particulier à Monet, au moment du japonisme florissant.
Trois chiots
En 1890, dans la revue Le Japon artistique, le journaliste précisait à ses lecteurs "l'artiste s'est plu à mettre en relief cette rotondité extrème en traçant d'un seul coup de pinceau arrondi les corps des petits chiens exagérément gras".
Roses trémières