"La galerie des maris disparus" Natasha Solomons
Au début des années 50, George Montague, Juif d'origine hongroise, a quitté son domicile dans la banlieue londonienne et s'est rendu à son travail comme chaque matin, mais il n'est pas rentré le soir. Lorsque son épouse Juliet a constaté son absence et la disparition du tableau auquel elle tenait tant, un portrait d'elle enfant peint par un client de son père, elle a compris que George ne reviendrait jamais.
Elle a repris son poste de secrétaire dans la fabrique de lunettes de son père et a élevé ses deux enfants Frieda et Leonard. Elle n'a jamais pardonné à George de les avoir abandonnés. Plus pour le vol du portrait que pour sa disparition. Plus pour les moqueries que subissent les enfants que pour les médisances de sa communauté de Juifs venus de Russie. "Veuve d'un mari vivant", elle ne peut divorcer puisque seuls les hommes sont autorisés à demander le divorce.
Un dimanche de 1958, Juliet, ayant décidé d'utiliser ses économies à l'achat d'un réfrigérateur, se rend dans le centre de Londres. En se promenant dans Bayswater Road, elle regarde les peintures exposées. Une toile retient son attention, son auteur, le jeune Charlie, lui propose de l'acheter, mais Juliet préfère qu'il lui fasse son portrait pour le montant du réfrigérateur. Ce sera le premier chapitre du roman "Femme au compotier de pommes".
Juliet et Charlie deviennent amis et elle rencontre d'autres peintres. Juliet a un goût très sûr pour juger leurs oeuvres. Ils lui proposent de fonder une galerie. Au grand dam de sa mère et des rabbins, Juliet prend son envol.
Dirigeant la galerie qui deviendra célèbre au fil des années, elle va accumuler les portraits que lui peignent ses amis. Chaque tableau important dans sa vie fait l'objet d'un nouveau chapitre.
Elle aura une relation amoureuse avec un des peintres qu'elle expose, reclus dans son cottage du Dorset, difficile mais qui ne prendra fin qu'à la mort de celui-ci dans les années 80.
Ses parents, affolés par son mode de vie, ont décidé de charger un détective privé de retrouver son mari. Lorsqu'il reviendra, Juliet reprendra sa place d'épouse dans sa communauté.
Juliet voulant récupérer son tableau "Juliet "vibrion" Greene à l'âge de neuf ans et trois mois", elle accepte d'aller, avec ses enfants, en 1964 à Los Angeles. Le détective a donné l'adresse de son mari. Il y a bien une boutique d'opticien, mais pas de George. La femme qui tient la boutique va dévoiler à Juliet la vérité qui va la surprendre.
Juliet retournera à Londres, s'occupera de sa galerie, vivra avec son ami, deviendra grand-mère sans se couper de sa communauté mais sans se soumettre à ses jugements.
Et à la fin de sa vie, le tableau reprendra sa place.