"Desirée Fe" Zoé Valdés
Que reste-t-il lorsqu'on a seize ans à La Havane, à la fin des années 70, quand l'étau se resserre, les magasins se vident, la littérature s'étiole dans la médiocrité ambiante, la musique s'écoute clandestinement en se méfiant des mouchards, et les cours du lycée se planifient?
Qu'on a, avec sa mère, qui n'arrête pas de travailler et d'être exploitée, un secret, un secret absolu, que personne ne doit connaître, surtout les voisins, car on deviendrait pestiférées dans le quartier. Un secret qui fermera les portes des meilleures facultés malgré qu'on soit une bonne élève? (Le père est un prisonnier politique qui a pris vingt ans.)
Le soleil, la plage, les bains de mer et la découverte de l'amour et du désir qui rapprochent et réchauffent les corps et font oublier le triste quotidien.
Desirée Fe et ses amis passsent leurs dimanches à la plage. Elle a depuis trois ans un petit ami, Roman, qui fréquente le même lycée. Il veut attendre le mariage pour conclure. Mais Desirée Fe rencontre Otto et ils font l'amour. La jeune fille découvre la complexité de la sexualité: elle est amoureuse de Roman mais Otto l'attire et il est si doux et prévenant, ce que Roman n'a jamais été avec elle. Roman la trahit avec Claudia, et Desirée Fe découvre le chagrin et la colère.
Le père d'Otto est parti aux Etats-Unis, il envoie de l'argent à sa femme et à son fils, Desirée Fe s'ouvre sur un autre monde -le jazz, la musique classique, des dîners que sa mère ne pourrait leur offrir dans un restaurant des temps anciens, une voiture et un appartement digne de ce nom prêtés par l'oncle d'Otto. Mais il veut partir, se marier, rejoindre son père et la faire venir dès que cela possible. Desirée Fe ne veut pas quitter Cuba et refuse de lui donner ses raisons.
C'est elle et sa famille qui partiront. Sera-t-elle séparée d'Otto pour toujours?
Zoé Valdés écrit dans ses remerciements: "L'histoire est assez simple, l'amour et le désir y ont une place essentielle, au même titre que la liberté, et que la vie. [...] J'ai essayé d'écrire sur une époque où l'on pouvait penser que, sur Cette Ile-là [...] , tout n'était pas encore si sauvage et qu'il restait quelque chose à sauver - l'amour, le désir, l'art, la liberté, la vie; car j'ai toujours considéré que l'amour, le désir, le corps et ses plaisirs, lorsqu'on les vit avec art et en pleine liberté, sont notre principale raison d'être, à nous, femmes et hommes. [...]"
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