"Le festin " Margaret KENNEDY (1896-1967)
Dans son avant-propos, Cathy Rentzenbrink raconte qu'en 1937, Margaret Kennedy et des amis écrivains avaient décidé d'écrire une nouvelle où un personnage incarnerait un des péchés capitaux. Le projet ne s'était pas concrétisé. Mais elle ne l'avait pas oublié. En 1950, elle publie "Le festin". Elle situe son roman en 1947, dans la proche après-guerre quand les pénuries se font encore sentir. Mme Rentzenbrink s'enthousiasme "Margaret Kennedy confère modernité et saveur à l'antique question du péché et du châtiment".
Dès le début du roman, nous savons qu'il y aura un châtiment, car le révérend du village de St Sody, en Cornouailles, doit renoncer à sa partie d'échecs avec son ami, afin d'écrire une oraison funèbre. Que s'est-il passé dans ce village tranquille?
La famille Siddal, désargentée, a transformé leur propriété située le long du rivage dans la baie de Pendizack, en pension de famille. Mme Siddal se démène avec l'aide d'une intendante acariâtre qui pense que la maison est mal tenue, et de la dévouée Nancibel qui a quitté le village pour servir comme volontaire à l'armée durant la guerre.
En ce mois d'août, il y a quelques clients à l'hôtel de Pendizack. L'orgueil, la gourmandise, l'avarice, la luxure, la colère, l'envie et la paresse sont tous réunis!
Parmi eux, il y a Mme Cove et ses trois filles. Les fillettes sont pauvres, mais elles rêvent et leur jeu préféré -inspiré par le livre "L'espiègle Lili en pension"- est d'imaginer le festin qu'elles offriraient à leurs amis si elles étaient riches. Leur rêve, le titre du roman, sera-t-il réalisé?
Mme Rentzenbrink: "M Kennedy est une auteure talentueuse et espiègle, et chaque trait d'humour, chaque détail du quotidien, délicieusement observé, coexiste avec une capacité saisissante à regarder en face les vérités les plus dérangeantes sur l'humanité".
Même si nous savons dès le prologue ce qui s'est passé, nous voulons suivre tous les personnages durant la semaine qui a précédé l'évènement, en les découvrant à travers leurs lettres, leurs journaux intimes, leurs monologues et leurs conversations, tant cette fable est captivante.